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et me quitta. Je me rejetai sur mon milord ; je m’installai chez lui. Prenant mon action pour une marque d’affection, un excès d’amour, il fut transporté d’un élan de reconnaissance au-delà de toute expression : j’étais une femme incomparable, j’avais un cœur d’or, je méritais tous les bonheurs etc… Je le laissai dans cette douce croyance espérant en tirer profit.

— Tu es donc bien heureux, mon Darling, de m’avoir toute la journée… et la nuit encore ?… Tu sais que ce bonheur est bien partagé, car moi aussi j’avais des nuits insupportables, elles devenaient intolérables loin de toi. Quand j’étais couchée, que mes pensées se rapportaient aux folles ivresses de la journée, aux délices goûtées dans tes bras, aux divines jouissances que ton vit seul sait me donner, il me passait dans la tête, dans le sang, des polissonneries que je ne pouvais maîtriser, ma main s’égarait entre mes cuisses et un doigt te remplaçait, mais ce n’était pas ce membre que j’idolâtre que j’aperçois déjà, se gonflant, se préparant à fêter la bouche mignonne, la grotte amoureuse de sa petite amie qui a soif de cette précieuse liqueur que tu sais si bien lui verser.

Cet excellent vieux buvait avec une joie extrême toutes les belles protestations que je lui débitais. J’avais presque du remords de le tromper si indignement, car au fond il me