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Son extase fut interrompue par le son de la cloche du déjeûner. Je renfermai mes joujoux et nous courûmes du côté de la salle à manger.

À table, ma sœur s’aperçut de suite du résultat de ma promenade. À la fin du repas elle me demanda à part, si j’étais encore pucelle.

— Oui, lui dis-je, mais pas pour longtemps. Je l’ai ensorcelé, il est à moi.

— Alors, Marietta ; ajouta-t-elle, je vois que je ferai bien de prévenir notre mère que nous ne rentrerons que demain.

J’allai rejoindre mon amant qui m’attendait avec anxiété. Je lui dis que je passerai la nuit avec lui, que nous coucherions ensemble et que pendant tout ce temps nous nous aimerions.

Je serai ta petite femme, tu seras mon petit mari, mon amant mon maître… Il était ravi, fou de joie, de contentement.

Après un tour dans le jardin, sa chambre nous reçut.

Que de soupirs, que d’exclamations de bonheur ces murs n’ont-ils pas entendus ?…

En entrant dans ce sanctuaire où ma virginité, tant soit peu entamée, devait être immolée, je me découvris de suite la gorge.

Voilà ta maîtresse, ta petite femme, prends-là, elle est à toi !…