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verais, je vous prendrais de force… Que dites-vous de mon idée ?…

Il me regarda avec étonnement et puis il me dit d’un ton résolu : — Et si je faisais, moi, ce que vous voudriez faire, que diriez-vous ?

— Je dirais que… je ne dirais rien du tout, je me laisserais faire.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Il me prit par la taille, me serra dans ses bras et appliqua ses lèvres sur les miennes en murmurant tout bas : tu seras ma maîtresse, n’est ce pas ? Tu seras ce que ta sœur est pour mon père.

— Oui, je serai ta maîtresse, tu seras mon amant, nous nous aimerons bien, nous serons heureux.

Quelle chance, me dis-je, d’être arrivée sitôt à mon but avec si peu de frais et en si peu de temps.

Avant de sortir de la grotte, il voulut m’embrasser encore. Il colla sa bouche sur la mienne en me pressant sur son cœur, et me suçant les lèvres. Je lui fis sentir le bout de ma langue, il la baisa, la lécha avec avidité. Peu à peu je la lui abandonnai toute. Qu’il était heureux ! Il ne se possédait plus, il ne savait plus où il était. Voulant encore enflammer ses sens, je posai ses mains sur ma petite gorge. Je sentis alors ses mouvements de bonheur ; il était comme fou, il devait bander.