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de morsures, ne discontinua. Plus nos forces s’épuisaient, plus nous étions enragées.

À la fin nous tombâmes anéanties, mais ce ne fut qu’après la sixième décharge. Dieu ! que de foutre j’avais répandu pendant ces deux jours !… et chaque fois c’était une nouvelle jouissance que je goûtai avec luxure, avec lubricité, qui me faisait aimer la dépravation.

Marietta était enchantée de me voir si polissonne, si cochonne, si salope. Elle me prédisait une vie de bonheur semée de toutes les joies imaginables ; une suite d’extases infinies me rendant la plus heureuse des femmes.

— Tu es jeune, Letty, jolie, aimable, charmante, me disait-elle, aimant ce langage qui réveille les sens ; ces expressions grossières mais énergiques, qui mettent des ardeurs dans le sang, dans la chair. En un mot, tu aimes tout ce qui excite, tout ce qui fait bander ; tu es digne de goûter toutes les félicités du ciel, de manger les meilleurs fruits du paradis… Et tu en mangeras de ces bons fruits !… tu t’en foutras jusqu’à extinction comme aujourd’hui. Les plaisirs de l’amour sont ton élément, prends-en sans ménagement, va toujours :

— Que tu es instruite, Marietta !… Qui donc a fait ton éducation amoureuse ?… Si tu savais