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éternités de délices dans ce libertinage effréné.

Éreintée de fatigue comme je devais l’être, les membres endoloris, les articulations brisées et le cercle d’ébène qui entourait mes yeux, des yeux de noceuse, il me fut impossible de me lever. Ma mère s’inquiéta de me trouver dans un pareil état, heureusement que ma bonne, très experte en fait de ressources imaginaires, déclara que j’avais eu une forte perte de sang, et que le repos était le meilleur moyen pour me remettre. La chère maman goba l’excuse et m’annonça qu’elle était encore forcée de s’absenter toute la journée pour affaire urgente.

Pas plutôt partie je sautai à bas du lit, je quittai la chemise, je déshabillai Marietta et bouche contre bouche, tétons contre tétons, les jambes, les cuisses entrelacées, frôlant les poils, les lèvres du con ; les mains nous patinant les fesses, nous chatouillant le cul, je la forçai à reprendre nos folies frénétiques.

Nous étions tellement affolées que nous ne savions plus ce que nous faisions ; le cerveau en fusion, nous nous effleurâmes la chair radieuse de nos lèvres qui soufflaient la flamme et brûlaient comme un fer rouge. Dans ce moment nous devions représenter la passion, la passion dans tout son échevèlement, la passion qui mord et qui tue. Jusqu’au soir l’orgie, entremêlée de cris, de sanglots,