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la nuit nous copiâmes tout, nous imitâmes tout avec assaisonnement d’expressions de bordel.

Le matin, au moment de partir, et dans un mouvement d’enthousiasme, il me dit que j’étais la Reine des putains. Je lui répondis, qu’avec ses belles couilles inépuisables, lui, était le Roi des fouteurs.

En rentrant, je me couchai ; j’étais littéralement, brisée, rendue ; j’avais les yeux dans un tel état d’abattement polisson, qu’en me voyant, Bibi s’écria : Ah ! sacrée garce, tu dédaignes nos vits pour aller faire la putain ailleurs !… (il dégagea son membre). Vois, cochonne, s’il n’est pas aussi beau, aussi dur que celui qui t’a foutue ?…

Il était si brillant, si raide, son vit, si désirable que, malgré la lassitude que je ressentais dans mes membres, je le pris, je voulus le baiser. Je penchai ma tête hors du lit en me couchant en travers, pour l’atteindre avec lèvres, le sucer et le faire décharger.

— Ah ! ma belle salope, exclama-t-il ! tu veux encore mon foutre ?… Tiens, bois-le !…

Et je bus jusqu’à la dernière larme.

Je dormis tout le reste de la journée jusqu’au lendemain, mais à mon réveil j’éprouvai une fatigue très grande ; je sentais mes articulations comme disloquées, et une gêne très sensible dans mes mouvements, de sorte que je dus forcément rester au lit.