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tueuses sèches et sèches pour plusieurs jours, il fallait nous résigner.

En reprenant ses forces, la petite me confia qu’elle croyait, être enceinte, me jurant, si elle ne se trompait pas, que l’enfant était de Georges, n’ayant plus jamais vu aucun homme depuis le jour où elle avait couché avec lui ; cela me fit réfléchir.

J’avais déjà décidé que Bibi épouserait Marietta, il convenait que j’unisse également cette chère petite à son amant. Elle était pervertie, dépravée, c’est vrai, mais dans ce petit corps, il y avait du cœur, de l’amour, et Georges l’aimait. Je n’avais pas à hésiter.

Dès lors, je ne pouvais plus habiter avec ce double ménage sans troubler leur affection. Je résolus de me séparer d’eux, tout en contribuant à faire leur bonheur.

Je sortis avec l’espoir que le grand air me suggérerait quelques bonnes idées. Mais à peine sur le seuil de la porte, une vieille femme une maquerelle, m’accosta et sans préambule me dit : — « Je vous connais, belle dame, depuis que vous demeurez ici. Je sais que vous vivez avec des hommes et des femmes, ce qui veut dire, que vous aimez les plaisirs de l’amour. Mais, sans interrompre vos passe-temps amoureux, je pourrais, si vous le vouliez, vous faire faire une liaison qui est enviée par toutes les plus grandes dames : prin-