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Marietta, moins fatiguée que nous, nous avait préparé de quoi nous restaurer, mais elle ne put nous réveiller. La lassitude nous avait paralysés.

C’est la petite, la première, qui donna signe de vie. Elle se détendait les bras, les membres, avec un long bâillement, et encore à moitié assoupie, passait ses mains sur son corps, sur ses petits tétons en exclamant. Que je suis heureuse !… que c’est bon de faire l’amour !… N’est-ce-pas, mon Mimi, que c’est bon de faire l’amour ?…

Ses bras cherchaient en vain à étreindre le corps de son Mimi que, dans son imagination, elle croyait tenir. Elle se dépitait — Tu n’es donc pas là ?… Pourquoi n’es tu pas là ?… Ne suis-je plus ta petite putain chérie ?… Viens vite que je te prouve que je la suis encore !… Viens… viens…

Ces appels amoureux me réveillèrent en sursaut. Je me relevai brusquement en rejetant les couvertures et en découvrant ces corps nus à mes côtés, dont deux étaient toujours plongés dans la plus profonde torpeur.

J’admirai la petite mignonne, sa belle nudité lascive dans la plus voluptueuse posture. La bouche souriante tendue aux baisers de son chéri, et ses petits doigts polissons ouvrant les lèvres de son conin pour recevoir le vit qu’elle appelait.