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Je me creusais la tête pour arriver à une conclusion quelconque mais en vain.

J’aurais bien voulu interroger ma nouvelle bonne, persuadée qu’étant plus âgée que moi, elle pourrait peut-être satisfaire ma vive curiosité, mais je n’osais. La crainte d’être trahie auprès de ma mère me retint. J’espérais néanmoins que le moment viendrait où tout me serait dévoilé ; et ce moment vint plus tôt que je ne l’attendais.

Comme je l’ai dit, durant les premiers mois ma jeune soubrette agit tout naturellement sans faire naître le moindre incident. Elle faisait bien son service, se rendant agréable ; elle était prévenante avec ma mère et gentille avec moi.

L’habitude de nous voir à toute heure, de conter ensemble et de plaisanter même, établit une certaine intimité dont elle profita pour sortir de la réserve qu’elle avait observée jusqu’alors. Elle devint plus libre ; complimenteuse, me flattant continuellement, prétendant que j’avais des yeux amoureux, une bouche à provoquer les baisers les plus enivrants, une taille de sylphe, des formes voluptueuses ; en un mot que j’étais faite pour faire tourner la tête à tous les hommes.

Un soir, que je l’avais autorisée à assister à mon coucher, pendant que je me déshabillais, elle me demanda, en me désignant les seins, si tout cela était bien à moi.