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menait le bout de sa langue ; ses mouvements lascifs qui augmentaient à mesure que je poussais plus fort, indiquaient que le moment suprême approchait. Nous allâmes au devant de lui à coups précipités, et dans des spasmes surhumains, nous nous oubliâmes jusqu’à l’évanouissement.

Nous restâmes assez longtemps anéantis, fatigués, épuisés par le trop de jouissances ; il fallut nous reposer pour que je puisse rentrer.

Quand elle me vit habillé, et que j’allais la quitter, elle me sauta au cou, m’embrassa, me priant de ne pas la laisser.

— Ton départ me rendrait plus malheureuse que je ne l’ai jamais été, il me ferait regretter ces tristes moments où j’ignorais encore les délices que j’ai éprouvées dans tes bras. Oh ! non, mon bien-aimé, tu ne peux pas me quitter ainsi !… Tu m’aimes, tu me l’as dit, je te crois ; prouve-le moi ! reste !… Moi, je te prouverai que je n’ai d’autres pensées, d’autres désirs que d’être à toi, à toi tout seul. Je te prouverai qu’une putain aime aussi bien qu’une honnête femme, et peut-être même avec plus de dévouement.

Elle était si belle, si séduisante, si désirable !… elle me regardait avec une flamme étrange dans ses prunelles, la bouche entrouverte dans un sourire voluptueux, mettant