Page:Le Sérail royal ou les voluptés secrètes d’un débauché - La Belle Letty, 1892.djvu/161

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
157

entière à mon étreinte passionnée et savourant avec délices les grisantes caresses que je lui prodiguais.

— N’est-ce pas que tu m’aimes un peu et que tu n’es pas trop mécontent de moi, de t’avoir attirée dans cette maison ?

— Non, ma chérie, je ne suis pas mécontent du tout, au contraire je suis heureux de t’avoir suivie, de te connaître, de te sentir sur moi.

— Tu m’as appelée, ta chérie !… N’as-tu pas honte de donner ce nom affectueux à une malheureuse fille, à une putain ?… Car je le serai toujours, tant que je resterai ici.

— Mais ne pourrais-tu pas t’arranger pour ne voir que moi ?

Son regard s’illumina de suite d’un vif éclat.

— Ne voir que toi, dis-tu ?… (Puis baissant les yeux. Est-ce que je m’appartiens ?… Puis-je faire ce que je veux ? Ne suis-je pas au contraire à la disposition de celui qui me donne à manger ?… Ou alors il faudrait que tu me retiennes tous les jours. Veux-tu faire cela ?… Et si tu le pouvais, ça ne changerait rien à ma position, je serais toujours…

— Oui ! ma putain à moi tout seul !…

Que dis-tu ?… Tu voudrais que je sois ta p… ?

— Tu crains de prononcer le mot putain.