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— Touche-moi partout, me dit-elle, fais-moi sentir tes mains comme je sens tes lèvres.

Alors, je pressai ses épaules, ses bras, ses jambes, ses cuisses. Son teint s’anima, son regard devint plus vif. Puis ses yeux se fermèrent avec des battements pleins de langueur.

À travers la guimpe, je voyais ses petits nénés se gonfler, se soulever aux mouvements de sa respiration, avec des frémissements qui lui parcouraient tout le corps. Oppressée, haletante, elle laissa tomber sa tête sur mon épaule en articulant ces mots : — Je t’aime, je suis heureuse.

Dans cet engourdissement passionné elle était belle de lasciveté à damner un saint. Son sourire exprimait la béatitude la plus voluptueuse et ses lèvres entrouvertes quêtaient des baisers sans fin.

Je pris sa jolie tête entre mes mains et je collai ma bouche sur la sienne en lui enfonçant toute ma langue. C’était mon premier acte de libertinage. Mais je ne m’arrêtai pas là. Je m’emparai de ses tétons qui palpitaient sous la pression de mes doigts ; je les pressai, je pinçai les boutons ; je voulus les baiser, les sucer, les mordre ; j’étais comme fou ! je les mis à nu et je me jetai dessus avec toute l’ardeur qui avait envahi mes sens.

Enivrée, étourdie par ma hardiesse amoureuse, elle se laissa faire, s’abandonnant toute