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nudités et des fouteries les plus extravagantes, nous éprouvâmes encore un immense plaisir à nous chevaucher sur ces couvertures, à fouler les matelas, à faire grincer le bois du meuble, et enfin à nous rouler dans ces draps qui devaient être empreints du parfum du foutre qui se répandait dans toute la chambre.

Enchantés de notre escapade et des sensations agréables que nous avions goûtées, nous quittâmes cette maison d’éducation sans nous douter de la rencontre que nous allions faire, rencontre qui devait tant soit peu changer la marche de notre vie.

Bibi avait un cousin qui habitait Londres, mais il ne savait pas où il demeurait ; il l’avait cherché un peu partout, en vain. Il désespérait de le rencontrer, quand ce même soir, en sortant de l’établissement, nous nous trouvâmes nez-à-nez, surpris, confus, honteux… Nous fîmes connaissance, il nous accompagna et promit de venir nous voir.

En effet, le lendemain il fut exact. Je fus charmée de son empressement ; c’était de bon augure. Je le retins à dîner.

Le cousin Georges était un beau jeune homme d’une vingtaine d’années, bien bâti, une physionomie intelligente, avenante, des manières distinguées, s’exprimant avec aisance, mais paraissant pas mal dégourdi. Je crois