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agréables les uns que les autres, auxquels il fit honneur.

Mon cher maître était tout jeune ; il n’avait pas plus de vingt-quatre ans, mais il était aussi niais, sinon plus, que moi, et ce n’est pas peu dire ; c’est pour cela que probablement on me l’avait choisi.

Je ne savais donc rien ; je ne me doutais de rien ; et je n’éprouvais aucun besoin de savoir.

Quand par hasard, le soir, je demandais à aller embrasser ma mère, ma vieille bonne me répondait qu’il y avait des visites. En effet des messieurs venaient souvent passer la soirée à la maison et ne partaient que fort tard. Quelquefois même, d’après certaines indiscrétions jetées en l’air, j’apprenais qu’il y en avait qui restaient jusqu’au matin ; mais ma curiosité ne m’avait jamais poussée à demander ce qu’ils pouvaient bien faire pendant tout ce temps.

À douze ans je fus réglée. Le sang que je perdis m’effraya d’abord. Je ne pouvais comprendre pourquoi de cet endroit il devait sortir cette quantité de matière.

La première fois cette perte m’affaiblit énormément, je fis une petite maladie. Ma vieille bonne qui m’aimait réellement comme si j’étais sa fille, me consola en m’assurant que toutes les jeunes filles avaient cela, que