Page:Le Sérail royal ou les voluptés secrètes d’un débauché - La Belle Letty, 1892.djvu/110

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
106

je voyait par elle les effets de mes exemples libertins. Je voulais le pervertir, le dépraver comme moi, je devais être satisfaite de mon succès ; mes leçons avaient porté fruit ; je n’avais plus rien à lui apprendre.

À peine je sentis ce membre en moi, que je croisais mes jambes sur ses reins, le pressant de mes cuisses, de mes bras. Il me semblait qu’il foutait mieux !…

Nous échangions des baisers brûlants, des coups de langue lascifs qui nous faisaient frissonner et en même temps donnaient de l’ardeur à ce cher vit qui me limait avec amour.

Je savourais toutes les caresses que je recevais en bas et en haut, auxquelles je répondais avec un raffinement de volupté. Nos mouvements étaient si forts, si rapides qu’à chaque poussée le lit craquait. C’était le bruit de deux corps qui se choquaient en se confondant, et que des soupirs de bonheur accompagnaient.

Oh, oui ! nous étions heureux, bien heureux !… Nous foutions avec rage, mais avec plaisir ; avec ce plaisir des sens qui va au cœur. À chaque coup les sensations augmentaient en se répandant dans toutes les parties de notre corps et en précipitant le moment suprême. Ce moment était là, nous le sentions venir avec délice, la passion dans