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la bégueule, que je me ferais désirer, mais comme je ne suis que ta maîtresse, ta petite maîtresse bien cochonne, je veux que mes désirs soient les tiens. Allons, Bibi chéri, viens vite me faire conjuguer le verbe foutre. Je me renversai sur le bord du lit et je reçus ce vit adoré. À mesure qu’il entrait, qu’il poussait, mon maître fouteur me disait : — Je te fous. Je répondais — Tu me fous. Puis ensemble. — Nous, nous foutons, et nous nous foutions comme des enragés. Il me serrait dans ses bras et moi je le tenais dans les miens, je le pressais de mes jambes, de mes cuisses, je lui dardais ma langue, je lui suçais les lèvres… Cela hâta tellement le moment fortuné que nous criâmes ensemble :

Je décharge, tu décharges, nous déchargeons…

Nous déchargeâmes une mare de foutre en nous pâmant.

Quand cette immense sensation que nous venions d’éprouver se calma, et sans interrompre nos baisers de feu, nous eûmes en même temps des élans de satisfaction qui nous rendirent bien heureux.

— N’est-ce pas que c’est bon de s’aimer et de se le prouver en foutant, en déchargeant cette précieuse liqueur qui est la source de tous nos plaisirs ?… Y a-t-il une autre manière