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Ma mère avait l’habitude de sortir pendant ma leçon ; ce jour-là elle resta à la maison. Avait-elle l’éveil de quelque chose ? Me sentant dans l’impossibilité de résister plus longtemps au besoin que j’éprouvais d’être foutue ; je bandais, je désirais, j’avais le Diable au corps ; je dis à Bibi de se retirer. — Va-t’en, mon ami, ce soir nous terminerons la leçon. Tu sais que nous devons conjuguer tous ces jolis verbes !… Va te préparer, prendre des forces, car je serai bien exigeante…

Quand l’heure du rendez-vous arriva, une rage sensuelle s’empara de tout mon être. Je devais ressembler à une véritable bacchante. Je frémissais de désirs, je ne pouvais rester en place.

Je m’étais déjà préparée pour recevoir les caresses voluptueuses de mon cher Bibi, tout avait disparu de sur moi. J’enlevais la chemise lorsque j’entendis marcher derrière moi, c’était l’amant chéri. Je l’enlaçai, je l’étreignais, je lui enfonçai toute la langue dans sa bouche et je m’emparai de son vit.

— Enfin tu es là, je te sens, je te touche, tu es à moi, je suis heureuse ! Tu vois que je me suis faite belle pour te recevoir ?…

C’est toujours ainsi que je t’attendrai pour que tu jouisses de la vue de mes charmes avant la possession de mon corps. Si nous étions mariés, il est probable que je ferais