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mais principalement dans les dernières productions de M. de Voltaire, des traces marquées d’une jalousie qui dégrade toujours ceux qui en font affectés. Ses grands talens sembloient l’avoir destiné à n’en être jamais que l’objet, & quoique dans ses plus beaux jours on eût déjà aperçu quelques germes de cette passion, elle étoit éclipsée par la gloire de ses succès. Mais à mesure que sa tête s’est affoiblie, ce qui étoit très-pardonnable à son âge, il semble que la rage de produire se soit accrue en proportion de la diminution de ses forces. Son activité naturelle a pris le caractère de l’inquiétude, & il a paru plutôt tourmenté qu’animé du désir de la gloire.

Cette disposition malheureuse a eu des effets plus malheureux encore. D’abord le sentiment sourd de sa foiblesse l’a mis dans la nécessité de choisir des genres faciles, & il s’est livré à la satire. Il est vrai que les sages même ont applaudi à quelques-unes de ses premières faillies. On a vu sans peine un vieillard, qui avoit des