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raison, d’ajouter des vues neuves & fines sur tous les objets de science dont il a rendu compte, & de rendre familière la science elle-même.

Montesquieu a embrassé d’une manière trop vaste la dépendance réciproque des mœurs & des loix de tous les peuples, pour que les réflexions futiles de M. de Voltaire sur ces grands objets puissent jamais être mises en paralelle avec ses idées. Quand il lui seroit arrivé de se tromper sur quelques citations, la postérité n’en conservera pas moins l’admiration qui est due à son génie, ni la reconnoissance que mérite l’objet qu’il s’est proposé. Si elle ne perd pas entièrement le souvenir de ses détracteurs, ils seront du moins confondus ensemble par le mépris qu’elle en fera. Le nom de Voltaire & celui du Gazetier ecclésiastique se trouveront unis, & à cet égard placés sur la même ligne. Il pourra même arriver que les moralistes d’alors jugent que le fanatisme est en soi moins vil que l’envie. S’il annonce une ignorance méprisable, il ne