Page:Le Roy - Réflexions sur la jalousie.djvu/20

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ché pour ses vingt écus. Le revenu de son petit patrimoine quadrupleroit bientôt s’il n’étoit plus grevé de tout cela.

Mais on n’accusera pas de Voltaire de manquer d’intelligence. Jamais on ne mettra sur le compte de son esprit ses erreurs, de quelque nature qu’elles soient. C’est toujours quelque passion particulière qui le conduit, même quand elle paroît l’égarer.

Lorsque dans le neuvième volume de ses questions sur l’Encyclopédie, il a l’air de regretter M. Helvetius son ancien ami, & qu’en même-tems, au moment de sa mort, il cherche à déprimer son ouvrage dont avoit souvent fait l’éloge pendant qu’il vivoit, on ne croira pas M. de Voltaire sincère dans ses regrets ; on ne pourra pas non plus le regarder comme de bonne foi dans ses critiques, parce que cela suppposeroit un défaut de justesse dont on ne peut pas le soupçonner.

M. de Voltaire reproche à M. Helvetius de dire qu’on dévient stupide dès qu’on cesse d’être passionné. En effet cette expression