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pardonnera à l’Esprit des Loix la grande célébrité qu’il a eue, encore moins celle qu’il conservera. Comment, en effet, la Jalousie pardonneroit-elle à la gloire ? M. de Voltaire désireroit que l’Esprit des Loix eût produit une sentence au Châtelet ; & il dit ingénieusement que quand on a une affaire, on consulte moins ce livre que son Avocat. Il y a apparence que quand on voudra juger d’un ouvrage de génie, on ne consultera pas M. de Voltaire.

Il reproche au Président de Montesquieu quelques méprises de citation. Il est très-possible qu’il y en ait quelques-unes dans un aussi grand ouvrage ; mais ce n’étoit pas trop à M. de Voltaire à les relever. Il est vrai que dans son histoire il a évité le blâme de citer mal en ne citant jamais ; mais quand sa mémoire l’auroit quelquefois trompé, quand il auroit fait quelques méprises pareilles à celles dont il accuse M. de Montesquieu, il y auroit du pédantisme à les lui reprocher. Mais quand on accuse, il devroit être indispensable de