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qué dans son officine, personne mieux que ce bipède n’excelle en l’art de happer une proie.

Non content de ravir au prolétaire une bonne part de son faible gain, de l’empoisonner par sa piquette à la fuchsine[1] et l’odeur infecte de ses bouges, souvent encore, lorsque ce prolétaire est socialiste, il le signale à la police.

Le nombre est grand de ces rapaces qui, pour se faire pardonner l’exploitation et la mort prématurée de tant de travailleurs, « mouillent de la casserole. »

Parmi les exceptions, il faut citer un brave homme du nom de Pélus, qui restait, il y a quelques années, rue Saint-Jacques, à côté du Val-de-Grâce.

Lorsque nous fûmes poursuivi pour la brochure dont nous avons parlé plus haut — dans laquelle brochure nous stigmatisions les affameurs et proscripteurs du peuple — ce vieillard estimable nous aida à mystifier le commissaire, un Dulac quelconque, et vint même nous voir dans notre cellule.

Des exemples pareils vous consolent des lâchetés e la plupart de ses congénères.

Dans cette clique abjecte, il en est un qui mérite… la palme.

Son nom, que nous ne lui ferons pas ici l’honneur d’afficher d’une autre manière, rappelle un personnage mal famé de Balzac.

Les militants de la capitale le reconnaîtront, car il en a suffisamment injurié lorsqu’ils venaient voir, dans les parages de la rue Soufflot, certain propagandiste investi de leur confiance et qui, pour son malheur, perchait dans l’antre du susdit.

Les socialistes n’ont pas toujours le choix et se logent où ils peuvent.

Dans le nombre des citoyens sur lesquels ce malotru — fort de ses attaches suspectes — éjacula sa bave, nommons MM. de Jouvencel, ex-commandant de francs-tireurs, et Dupré, garçon de bureau.

Il ne serait pas impossible qu’à l’occasion, quel-

  1. Pour faire fortune, bien marier leurs demoiselles et se retirer plus vite avec leur dame dans un château, à la campagne, ces notables chenapans feraient, d’un cœur léger, crever La moitié de Paris. (Gramont, Intransigeant, no 1624.)