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CHAPITRE X

LE DOCTEUR PAGELLO


Avant d’examiner comment au chevet d’un malade la sympathie et la tendresse ont pu naître entre le docteur Pagello et George Sand, il importe, pour bien établir des responsabilités morales qui seront assez lourdes, de préciser s’il y avait rupture d’intimité entre Alfred de Musset et sa compagne de voyage. Cette rupture n’est pas niable. George Sand s’en explique catégoriquement, dans une des lettres qu’elle écrivit au cours des réconciliations et des brouilles qui se succédèrent durant l’hiver 1834-1835 : « De quel droit d’ailleurs m’interroges-tu sur Venise ? Étais-je à toi à Venise ? Dès le premier jour, quand tu m’as vue malade, n’as tu pas pris de l’humeur, en disant que c’était bien triste et bien ennuyeux, une femme malade ? et n’est-ce pas du premier jour que date notre rupture ? Mon enfant, moi, je ne veux pas récriminer, mais il faut bien que tu t’en souviennes, toi qui oublies si aisément les faits. Je ne veux pas dire tes torts,