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PORTRAITS DE CIRE.

Lorsque, assis à son piano, il jouait de souvenir les opéras de Wagner qu’il avait été entendre à Bayreuth, son visage s’illuminait. Il s’arrêtait avec extase au seuil de ce monde fantasmagorique et chevaleresque ; il jouissait de l’enivrement du vague de la langue musicale qui enveloppe la pensée comme d’un nuage, sans l’obliger au contour précis. A ces minutes, on sentait bien que le décor de sa triste chambre était envolé, qu’une fée y était attendue qui allait donner enfin au poète meurtri la forme radieuse du cygne.

C’est la Mort qui est venue ouvrir cette porte, rendre à l’âme captive la liberté du vol. Les amis qui entouraient Villiers de L'Isle-Adam à cette minute ont dit qu’il l’avait bénie, pour ce que, après tant d’angoisses et de luttes, elle lui apportait le repos.