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Et je referai de toi fin.
Ne me sez blasmer autrement
Fors que vescu ai longuement
Et que je de croller ne fin.
Je boif au soir et au matin,
Et si faz feste Saint-Martin
Moult volentiers et moult sovent :
130Je prophesi et si devin
Que se mon croller est par vin
Le tien croller sera par vent.

— Renart, di quanques tu voudras ;
Ne fus-tu cil qu’à cele emblas
Les hanas dant Jofroi bouchier ?
Se tu fusses pris, chetiz las !
Tu ne volaisses pas si bas ;
Plus haut t’estéust gibecier.
Se tu fez auques tel mestier,
140Tu en auras por ton loier
Forche ou gibet, jà n’i faudras ;
S’auras de hart laisse ou colier,
Et les cornoiles au jugier,
Si qu’au pié prendre les porras.

— Clers, qui à bien ne veus entendre,
Ta coustume te covient rendre :
De larrons es et de putains.
Je n’ai cure de l’autrui prendre,