Page:Le Roman du Renart, supplément, 1835.djvu/66

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Car pluseur l’ont à grant dangier.
N’avons que faire d’arrester ;
690Ci ne poons riens conquester ;
On plaidera jà ci endroit,
Si fera-on du tort le droit.
Toute la Cours va par eus trois
Et li conseus le Roy, des trois
Ysengrin, Martin et Renart ;
Foy que je doi saint Liénart,
Nus jugemens n’i puet passer,
Tant s’en sache nus hom lasser,
Que l’un de ces trois n’i couviegne
700Ains que jugemens avant viegne :
Lors dis c’est couvenans diviers.
J’ai oy de Renart les viers
Coument on le soloit hayr
Quant il souloit chascun trahir ;
Or le doutent grant et menour,
Et se li font feste et hounour.
Amis, dist-il, aujourd’ui court
Renars et règne en mainte court
De riche houme qui mal s’entent,
710Qui à autrui conseil s’atent
Ou qui en autrui trop se fie ;
Einsi en avient mainte fie,
Et se teux chose en Court aucune
Avient, n’est pas partout commune ;
Mès en tous liex où tu vendras