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Car la fouchière le resamble :
N’ert pas ligiers à aperçoivre,
Ensi le porra bien deçoivre.
Lors aracha une grant masse
De la fouchière, et si l’amasse ;
Et quant il l’a mis en réorte,
Entrer i voet, mais ne parole.
Diex ! tant par est couarde cose ![1]
110Par Dieu, fait-il, g’i enterrai,
Et se je puis je le ferrai.
A ces mots s’est Renars couchiés
En la fouchière et enbussiés.
La rivière ert auques estroite :
Renars, qui le Hairon convoite,
S’enpaint en l’ewe de la rive ;
Onques Diex ne fist riens qui vive
Qui aperçoivre le peuist,
Tant fust saiges ne tant seuist,
120Se il ne li fust dit avant,
Par-derrière ne par-devant.
L’ewe tot contreval le mainne
Vers le baron qui moult se painne
De porcachier sa garison ;
Ne se gardoit de traïson,
Ançois entendoit al peschier
Et à poissonnés acrochier ;

  1. Il sembleroit qu’il manque un vers pour rimer avec celui-ci.