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Que en vostre conseil ne méisse.
Mout sui honteux, ce dit le Singe,
50Que je ne truis ou lange ou linge
Dont je couvrisse mon derrière ;
Pour ce fais-je male chière,
Que trop pensif sui de savoir
Conment je péusse coue avoir ;
Et vous, Diex en soit aourey,
En estes si bien estoré
Que m’en povez bien aïdier.
Mès je ne say rien de plédier,
Ains sui honteux de demander :
60Je ne seu onquez truander,
Mès je vous requier que vous m’en baillez.[1]
Où yrai-je se vous me faillez ?
Certez, je n’iray pas au Lièvre,
Ne au Connin, ne à la Chièvre,
Qui n’ont fors leur estorement
De queue, encor escarssement,
Quar touz mez pas y gasteroie ;
Mez touz m’ont dit se je venoie
A vous, que n’i faudroie pas ;
70Pour ce i vins plus tost que le pas.[2]

  1. Peut-être devroit-on lire ainsi ce vers :
            Mès je requiers que m’en baillez.
    Nous proposerions également la suppression du pronom vous dans le vers qui suit celui-ci.
  2. Le mot tost semble devoir être retranché.