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Tant l’ont débouté et saichié
Que il y a le pié laissié,
Fuiant s’en va, ne sceit que faire ;
Or li convient eschace faire,
Autrement ne porroit aler.
Et Renars prent à dévaler
Sa nef moult viguereusement ;
Moult se demainne cointement :
Aval s’en va tot abrivé,
S’a vers la rive resgardé :
Si voit un vilain qui l’acenne,
Qui li a dit : Amis, çà mainne
Cele nef se vendre la veus.
Et dist Renars : Par mes cheveus,
Je la vendrai moult volentiers.
Or me dites, biaus amis chiers,
Pour combien vous le me donrois ?
Par foi, dist-il, jà le saurois ;
Mais n’alés jà plus bargignant,
Que n’en abateriés noient,
Pour riens que séussiés retraire.
Longe fauble n’est preus à faire :
Foi que doi sainct Piere l’apostre,
Pour quatre chapons sera vostre ;

[1]

  1. Les quatorze ver» qui précèdent sont tirés du uis. i()5 11. ; le
    <jS-14 offre ceux-ci en place :
    Le villnin voit ; lors ai le seingne :
    Amainne si la nef, admainguc
    Si la nef ; si la me vendrés ;
    Dilcs-moy pour conbien la donres.
    l’ar foy, fait-il, ji le sarois :
    Pour quatre gras chapons Parois.