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sonnages cités dans le texte ; seulement les noms de Dammartin, de Loon (Laon), de Mantes, de Nogent, de Crose-Viler ou Moustier-Viler et de Senlis, nous apprennent que la scène se passe dans l’ancienne province de l’Ile-de-France.

Quant au rhythme, voici la définition qu’en donne l’Art et science de Rhetorique pour faire rigmes et ballades, de Henri de Croy :[1]

« Autre taille de rime nommée vers douzains ou deux estas. Et en sont plusieurs histoires et oroisons richement décorées, confine O digne preciosite et autres : dont le formulaire et croisure se demonstre par cest exemple :

Dame, ne vous souvient-il pas
Du très-grant labeur et des pas
Que pour vous j’ay fait et passez.
Comme desriglé, sans compas,
J’ay perdu repos et repas ;
A pou que n’en suis trespassez ;
Si tous voz dons ne sont passez,
Je vous prie que me repaissez
D’ung regard d’euil plain de solas,
Mes griefz tormens seront cassez ;
Riche seray trop plus que assez,
Hors de dangier et de ses latz…

Renart et Piaudoué se trouve aussi dans le ms. B. 60, in-folio, B. L. F., de la bibliothèque de l’Arsenal. Les variantes assez nombreuses que présente ce manuscrit ont été placées à la fin de celles du Roman du Renart, p. 275-78 de ce volume.

  1. Introduction au curieux volume intitulé Poésies gothiques françoises. Paris, Silvestre, 1830-32, feuillet b ii, verso.