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est imité des deux branches Si conme Renart se muça es piaus et Si conme Renart volt mengier son confessor.

II. De l’Andoille qui fui juye es marelles[1]. Tel est le titre de la seconde branche ; elle est tirée, aussi bien que la première, d’un manuscrit de la bibliothèque de l’Arsenal (B. L. F. 195 C.). Cette branche, d’un langage plus ancien que la précédente, a quelque analogie avec un épisode du Desputement de la Mesange avec Renart, dont le récit occupe les vers 2103-502 de l’édition de M. Méon ; mais les détails, et surtout le dénoûmment, en diffèrent entièrement, et sont plus conformes au caractère de Renart.

Les premiers vers semblent assigner sa place, t. Ier, p. 29, à la suite de la branche de Renart et d’Ysengrin come il issirent de la mer. Dans le manuscrit elle suit immédiatement celle de l’Ours et du Lou et du Vilains qui monstrèrent lor cus.

Comme presque toutes les autres branches, celles que nous publions aujourd’hui sont anonymes et n’offrent aucune indication qui puisse en faire connoître l’auteur.

  1. Le jeu de merelle ou marelle, très en vogue avant l’invention des cartes, se joue sur une espèce d’échiquier coupé de lignes qu’on tire des angles et des côtés par le centre. Les deux joueurs ont chacun trois jetons qu’ils placent alternativement à l’extrémité de chaque ligne, et celui qui les range le premier sur un même côté gagne la partie. On nomme aussi marelle un autre jeu d’enfants, où les joueurs poussent à cloche-pied un petit palet dans chaque carré d’une espèce d’échelle tracée sur le terrain.

    Les trouvères font de fréquentes allusions au jeu de marelle ; voir ci-après, p. 73