Trois estages a en no nef
U il n’a fremure ne clef,
Car tout troi sont fait de larghece,
Ricement doré de noblece.
No santine est de boin espoir,
Dedens fait cler ne mie noir :
Je le fis de misericorde
Carpenter toute par concorde.
Si a en no nave une gaite,
Sires Hardi, qui moult me haite,
Que on apiele loiauté,
Tous jours corne de verité.
S’a no nave devant el front
Une très grande broce dont
Le fier de deboinaireté
Ai en reverense mellé.
Li aciers en est de douceur,
Forgiés en le forge d’ouneur,
Temprés en confience fine.
Si a no nave une courtine
Dont couverte est blance que nois ;
A une grande rouge crois
K’on appiele conpassion,
Bordée entour et environ
D’un orfroi c’on nomme honesté.
S’a no nave un pumiel doré
Haut sor le mast de passience,
Tout estincelé d’innocence ;
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