Page:Le Roman du Renart, 1826, tome 3.djvu/64

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Ce dit Renart, gel’ gaaingnai,
Et je por quoi n’i partirai,
Sire Tybert, ce dit Renart ?
Par foi tu n’i auras jà part.
Fet soi Renart, male ne bone ?
Si aurai se raison le done,
Et dit Renart, par le cuer bé,
21190Ne sui-ge autresi monté
Con vos estes, sire Tybert ?
Trop est vostre barat apert
Qui me volez de conpaignie
Giter par vostre tricherie ;
Et es livres et el cheval
Partirai-ge tot par igal
Et mot à mot et foil à foil.
Male gote te crieve l’oil,
Diable Renart ! dont es-tu ivres ?
21200Que feroies-tu de mes livres ?
Jà n’i sez-tu ne c’une chievre :
Si te puisse tornoier fievre !
Con rien n’i sai, ce dit Renarz,
Je sai plus de toi les set arz.
Sez-tu riens de dialectique ?
Oïl, tote quique liquique
Respondras moi se ge t’opos.
Oïl, par derere mon dos.
Or entent dont à l’argument,
21210Ge di pain d’orge est de froment,