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xv
DE L’ÉDITEUR.

Pour ce que belle lui sembla.
Tous ses amis en assembla,
Et leur dit : je veuil avoir cette,
Nulle autre femme ne me haite.
Lors ses amis luy répondirent,
Et tretous proprement lui dirent :
Sire, vous savez sa maniere.
Je sais bien que belle et sote iere.
Si vous dirai qu’en avendra,
Véoir le peut qui l’entendra :
Pour voir, enfans aura de moi,
Et savez-vous que je y voi ?
Très beaux pour cause de la mere,
Et saiges pour cause du pere,
Si qu’ils seront et bel et saige,
Avoir ne peuvent mendre usaige.
Sur ce sorts et sur cet espoir
Veut cil la Damoiselle avoir.
Ensemble en mariage furent,
Enfans eurent tels comme ils durent
Laids et hideux de par le pere,
Sots et niches de par la mere,
Tretout le contraire lui vint
De ce que pour vérité tint.

D’après ce qu’on vient de lire, on peut conclure que ce dernier manuscrit contient le même roman que celui de Lancelot ; mais beaucoup plus étendu. Ménage ne donne aucun renseignement sur son propriétaire, de sorte qu’on ne sait ce qu’il est devenu.