Page:Le Roman du Renart, 1826, tome 1.djvu/22

Cette page a été validée par deux contributeurs.
xiij
DE L’ÉDITEUR.

Alphonse de se méfier de ceux qu’on ne connoît pas. Enfin, on lit à la page 83 :

Cellui qui ce rommant escript,
Et qui le fist sans faire faire,
Et sans prendre aultre exemplaire,
Tant y pensa et jour et nuit
En l’an mil trois cent vingt et huit,
En avalant y mist sa cure,
Et continua l’escripture,
Plus de treize ans y mist au faire
Ainçois qu’il le péust parfaire.

On lit dans le premier volume du Ménagiana l’article suivant :

J’ai eu en communication pendant deux jours un roman manuscrit in-folio ancien de près de quatre cents ans, intitulé : Le Renard Contrefait, c’est-à-dire le Renard représenté, parce que l’auteur y suppose que le lion, roi des animaux, les ayant tous mandés à sa cour, le renard s’y rend des premiers. Que là pour se faire de fête, après ravoir entretenu de quelques moralités, il n’entreprend pas moins que de lui déduire ensuite l’histoire universelle tant profane que sacrée, le tout en vers de quatre pieds, qui occupent les 312 premières pages du Livre ; les 121 dernières sont en prose, et contiennent le reste de l’histoire depuis l’empire d’Auguste jusqu’à la première année du règne de Philippe de Valois. L’auteur, dont on ne sait pas le nom, s’est contenté de nous apprendre qu’il étoit de Troyes, qu’il a commencé son ouvrage en 1319, et qu’il l’a fini en 1328. Il se qualifie