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Elle lui prit la tête à deux mains et la baisa ardemment sur les lèvres. Violette fit un mouvement involontaire pour fuir ce baiser, mais la comtesse la retint.

— Vois donc, dit-elle, commençant à la tutoyer, comme ta charmante tête fait bien sur ta robe de satin noir ? Et elle la conduisit devant la glace placée entre les deux fenêtres ; les beaux cheveux blonds de la comtesse tombaient sur le visage de Violette et se mêlaient à ses cheveux noirs.

— Ah ! que j’aurais voulu être blonde, Violette.

— Pourquoi cela ?

— Parce que je trouve les blondes bien plus jolies que les brunes.

— Est-ce vrai, ce que tu dis-là, bijou ?

— Oh ! oui, dit Violette en regardant la comtesse avec plus de curiosité que de désirs.

— Oh ! moi, je ne suis qu’une demi-blonde, dit la comtesse.

— Comment cela ?

— J’ai les yeux noirs et les sourcils noirs.