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cœur ; elle de son côté m’avait jeté les siens autour du cou, soupirant de désirs, haletante de volupté.

— Sens-tu ma main ? lui demandai-je,

— Ah oui ! dit-elle en frissonnant,

— Et mon doigt, le sens-tu ?

— Oui… oui…

— Je touche là ce qu’on appelle la virginité. Je touche cette membrane de l’hymen qu’il faut rompre pour que la femme devienne mère. Cette membrane rompue, la vierge est déflorée ; la femme commence.

— Et bien, ce que je voudrais, c’est par des caresses extérieures te garder vierge, le plus longtemps possible. Comprends-tu ?

Depuis que mon doigt l’avait touchée, Violette ne répondait plus que par des carresses, des cris entrecoupés de douces plaintes. Bientôt elle se raidit, me serra à m’étouffer, balbutia des mots sans suite, puis tout à coup ses bras se détendirent, elle laissa échapper un soupir, renversa sa tête en arrière et demeura