m’offre la société en échange de l’esclavage
qu’elle m’impose ? Le mariage avec
un homme que je n’aimerai probablement
pas, qui me prendra à dix-huit ans, qui
me confisquera à son profit et qui me
rendra malheureuse toute ma vie ? J’aime
mieux rester en dehors de la société, demeurer
libre de suivre ma fantaisie et
d’aimer qui me plaira. Je serai la femme
de la nature et non celle de la société.
Au point de vue de la société ce que nous avons fait est mal ; au point de vue de la nature, ce que nous avons fait est la satisfaction de nos désirs.
— As-tu compris ?
— Parfaitement.
— Eh bien, réfléchis toute la journée, et ce soir tu me diras si tu veux être la femme de la nature ou celle de la société.
Je sonnai ; la femme de chambre parut, Violette était dans son lit, s’était enveloppée dans ses draps, la tête seule dépassait.
Madame Léonie, lui dis-je, vous allez avoir le plus grand soin de mademoi-