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elle se trouva ruisselante et parfumée à la hauteur de sa bouche.

Florence n’eut que le temps de dire merci ! Elle colla ses lèvres sur sa bouche plus parfumée encore que la première, qui venait ainsi à l’improviste au-devant d’elle, puis marchant sur ses genoux tandis que la comtesse marchait à reculons, elle poussa celle-ci vers un canapé où elle se laissa tomber, comme le gladiateur antique, avec toute la grâce que comportait la situation.

Quelque peu habituée que fût la comtesse à jouer le rôle passif dans ces sortes de parties, elle comprit bien vite qu’il y avait dans cette femme brune et nerveuse et maigre une virilité qui primait la sienne ; elle se rendit la seconde fois avec la même bonne grâce qu’elle avait fait la première et comme le second agent dont se servait Florence, était à la fois plus agile et plus compliqué que le premier, elle en reconnut la supériorité par des mouvements qui ne pouvaient laisser aucun doute à