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tromper Laferrière ; elle alla s’installer dans son avant-scène et, en relevant l’écran vert, demeura cachée au public et visible à l’actrice seule.

Il va s’en dire qu’elle était ravissante avec son costume de fantaisie qui se composait d’une redingotte de velours noir doublée de satin, d’un pantalon vert d’eau, d’un gilet chamois et d’une cravate cerise ; de petites moustaches noires en harmonie avec les sourcils suffisaient pour en faire un jeune dandy de dix-huit ans au yeux des personnes qui l’entrevoyaient.

Un énorme bouquet de madame Bargou, la fleuriste à la mode, reposait sur la chaise près d’elle, et à un moment donné tomba aux pieds de Florence.

Une actrice qui reçoit pendant trois ou quatre soirées consécutives des bouquets de trente à quarante francs finit par regarder la loge d’où ils partent.

Florence regarda dans l’avant-scène et vit un charmant garçon ayant l’air d’un collégien ; elle le trouva fort joli et amusant