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Elle sortit ruisselante de l’eau, belle comme Thétis, fière comme elle, elle croyait m’avoir trompé et elle triomphait.

Violette, soulevée entre ses bras, jeta un regard de mon côté comme pour me dire : c’est pour te plaire et par ton ordre que je fais tout cela.

Tous les rideaux étaient fermés et la chambre n’était éclairée que par la lueur du feu.

Toutes deux arrivèrent frissonnantes devant la cheminée, mais la comtesse ne s’occupa que de Violette. Je l’entendais à mesure qu’elle l’épongeait louer la partie du corps sur laquelle s’arrêtait sa main ; chacune avait sa part de caresses, de flatteries. Le cou, les bras, le dos, les épaules, la gorge, les reins, tout cela venait en quelque sorte par ordre chronologique. Quand à elle, l’ardeur de sa peau suffisait à sécher l’eau qui la mouillait ; de son côté Violette restait intacte et passive, se laissant faire, voilà tout.

De temps en temps la comtesse lui faisait un reproche.