voilà que vous parlez de sensations que
vous avez éprouvées, voilà qu’au premier
mot le voile que j’avais jeté sur mes souvenirs
se soulève, voilà que je vous vois
couchée sur votre chaise longue, voilà
que je roule entre mes lèvres le frais bouton
de votre sein qui vient au-devant de
ma langue en se raidissant, voilà que je ne
lis plus votre lettre que d’une main, voilà
que mes yeux se troublent. Ah ! sotte
créature que je suis ! voilà que je ne sais
plus que murmurer votre nom et répéter
en me pâmant, moi aussi : Violette, fleur
d’ingratitude et de douleur telle que tu es
je te désire… je te veux… je… je
t’aime…
Mais non, ce n’est pas vrai, je vous déteste, je ne veux pas vous revoir, je ne vous reverrai pas et je maudis ma main dont je n’ai plus été la maîtresse, Je maudis le désir qui lui montre le chemin, je reprends la lettre échappée de mes doigts au moment où ils se sont cramponnés à l’oreiller de mon sofa. Je lis cette ligne où tu me parles de l’impression de