vre de Béroul, son travail d’industrieuse mosaïque. Les lecteurs les remarqueront sans peine, et sentiront combien l’histoire que nos poètes français du douzième siècle racontaient à leurs contemporains était étrangère au milieu dans lequel ils la propageaient et avec lequel ils s’efforçaient en vain de la faire cadrer.
Ce qui les attirait, dans l’histoire de Tristan et d’Iseut, ce qui les poussait à entreprendre de la faire entrer, malgré toutes les difficultés et les obscurités qu’elle leur présentait, dans la forme déjà consacrée des poèmes en vers octosyllabiques, ce qui fit en effet le succès de leur entreprise et valut à cette histoire, dès qu’elle fut connue du monde romano-germanique, une popularité sans précédent, c’est l’esprit qui l’anime d’un bout à l’autre, qui circule dans tous ses épisodes comme le « boire amoureux » dans les veines des deux héros : l’idée de la fatalité de l’amour, qui l’élève au-dessus de toutes les lois. Incarnée dans deux êtres d’exception, cette idée, qui répond au sentiment secret de