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aient éprouvé un vertige déprimant, soit qu’aucun n’ait conçu l’envie de s’immoler sur l’autel de la République, tous à peu près se sont dérobés à leur mission. Les épaules étaient-elles trop faibles ? Le fardeau était-il trop pesant ? Sous prétexte de se conformer à la neutralité recommandée aux chefs d’État des gouvernements constitutionnels, ils s’effaçaient, se réfugiant dans les cérémonies et les solennités nationales. Il ne faut pas mépriser de parti pris les devoirs de la représentation extérieure, en elle tout n’est pas que vanité ; tout de même, convenons-en, la figuration ne remplace pas l’action. Or, l’action présidentielle fit trop souvent défaut dans les affaires du pays. Ou bien, si elle osait se produire, c’était dans l’ombre, presque toujours dans un sens négatif, sous la crainte des responsabilités. On vit un président tantôt oublier par insouciance pendant des années d’apposer sa signature sur des traités internationaux, tantôt refuser avec effroi sa signature au décret préparé pour honorer de la médaille militaire un général victorieux —