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ROMÉO II[1].

Dans le salon d’un des magnifiques châteaux qui sont semés çà et là autour de la ville de Blois, se trouvaient réunis un monsieur et une dame approchant tous les deux de la cinquantaine.

— Ainsi, ma sœur, vous me dites que votre médecin a déclaré que votre fille Valentine pouvait sans inconvénient essuyer la présence de son cousin Mathieu ?

— Oui, mon frère, le moment est venu de mettre en présence ceux que nous projetons d’unir. Ils sont prêts tous les deux à goûter le bonheur que nous leur souhaitons, grâce à mes précautions maternelles, qui vous ont fait tant de fois sourire ; Valentine et Mathieu seront des époux bien assortis.

— Je puis donc écrire à mon fils Mathieu d’accourir, et lever la défense qui lui est faite depuis cinq ans, d’entrer dans la maison de son père…

— Et de sa tante, interrompit la dame, car nous sommes ici tous les deux chez nous.

— C’est vrai, ma sœur. Je vous quitte et j’écris à Mathieu.

Il importe, avant de poursuivre mon récit, de jeter un peu de lumière sur nos personnages.

L’un était M. Duprat, veuf depuis longtemps d’une femme qu’il avait beaucoup aimée, et dont il avait un fils unique appelé Mathieu. M. Duprat possédait cinquante mille livres de rente il passait dans

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