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SCIENCES ET INDUSTRIE

DE LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE. — DE LA COMPARAISON AU POINT DE VUE ÉCONOMIQUE DES DIVERSES SOURCES DE LUMIÈRE.

On trouve dans un des derniers bulletins de la Société d’encouragement pour l’industrie nationale, un rapport très-étendu de M. Edmond Becquerel sur la lumière électrique. Ce rapport, très-intéressant au point de vue scientifique, l’est aussi au point de vue économique ; on y trouve, en effet, les premières données précises sur la valeur de ce nouveau mode d’éclairage et sa comparaison avec ceux usités jusqu’à ce jour. Je demanderai à nos lecteurs la permission d’analyser ce travail avec quelques détails, cela m’étant d’autant plus facile que j’ai moi-même fait un certain nombre des expériences qui servent de fondement à cette comparaison.

Il sera utile, je crois, de commencer par rappeler dans quelles circonstances se produit la lumière électrique.

Lorsqu’on termine les deux pôles d’une pile très-puissante, formée, par exemple, de 50 à 100 éléments de Bunsen, par des corps conducteurs, puis qu’après les avoir, mis en contact on vient à les éloigner de quelques millimètres, on voit se former entre ces deux pôles un arc lumineux, auquel Davy, qui l’a observé le premier, a donné le nom d’nrc voltaïque. Cet arc produit une vive lumière, qui résulte de l’incandescence des particules arrachées aux conducteurs extrêmes et entraînées par le courant. Suivant la nature de ces conducteurs, l’arc donne plus ou moins de lumière ; sa couleur, en outre, varie. Ainsi le cuivre donne à la flamme la coloration bleue, le ziuc la jaune, etc. De tous les corps, celui que jusqu’ici on a reconnu produire l’arc le plus éclatant et le plus blanc, est le charbon. On emploie habituellement une variété de charbon très-fortement aggloméré que l’on trouve dans les cornues où l’un distille la houille pour la production du gaz à l’éclairage.