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SCIENCES ET INDUSTRIE


Il est d’usage que tout écrivain ou orateur n’entre pas en matière sans faire ce qu’on appelle sa profession de foi, sans promettre à ceux auxquels il s’adresse les plus belles choses du monde, le tout arrangé de manière à sauvegarder le mieux possible les apparences de la modestie. Cela me rappelle ces artistes primitifs qui mettaient au bas de leurs tableaux : Ceci est un âne, ceci est un cheval, ceci est… Mais peintres d’autrefois avaient défiance de la puissance de leur talent, et écrivains d’aujourd’hui semblent mettre en doute l’intelligence de leur lecteur. Nous avons beau écrire de grands mots au frontispice de notre œuvre, ceux qui nous lisent sauront bien en apprécier l’insuffisance ; en vain l’écrivain se met-il l’esprit à la torture pour chercher le côté qui plaît au public, pour lui dire : Voilà ce que vous aimez, je vous l’offre ; quelques pages plus loin, son naturel l’emporte, il suit invinciblement la pente de son esprit en dépit des plus belles protestations. Fi donc des discours d’apparat. À quoi bon gravir des hauteurs pindariques où nous ne saurions vivre ? Lecteur, s’il faut t’aider à tuer le temps, ce n’est pas notre affaire ; s’il faut t’amuser, d’autres l’auront fait mieux que moi ; s’il faut t’instruire, commençons dès aujourd’hui. Les faits se pressent en foule autour de nous ; prenons-les comme ils se présentent.


Nouveau procédé pour la fabrication de l’acier fondu. — Le présent nous intéresse parce qu’il contient le germe de l’avenir. Le plaisir que nous fait éprouver la vue d’une belle et utile découverte, n’est pas dans les avantages que nous pourrons nous-mêmes en retirer ; nous jouissons pour toutes les générations qui nous suivront. Une fois le principe des choses trouvé et