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POÉSIES

MYRTA.
SONNET.


Sur le gazon couchée, une vierge romaine,
L’indolente Myrta, fuit le soleil d’été ;
Elle sent, aux ardeurs qui brûlent son haleine,
S’épanouir la fleur de sa nubilité.

Livrant sa gorge nue aux brises de la plaine,
Pour apaiser les feux de sa virginité,
Elle se penche, et boit à l’eau d’une fontaine
Dont le flot transparent reflète sa beauté.

Un Priape, à travers le feuillage d’un arbre,
Ouvrait, en souriant, ses prunelles de marbre,
Et la vierge, le sein enflé d’un doux émoi,

S’approche, rougissante et la joue enflammée,
Entoure de ses bras la statue, et, pâmée,
S’écrie : « Oh ! je me meurs ! Vénus, pardonne-moi. »

Henri Cantel.