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CHRONIQUE.

Êtes-vous bien de mon avis, et serez-vous de l’avis de M. Jules Bernard, dont j’usurpe les droits, en véritable égoïste. Il ne manquait à son charmant article qu’une citation : c’est moi qui l’ai faite. Qui m’en voudra ? Sera-ce l’auteur ? Sera-ce M. Bernard ? Ce ne sera pas vous, je le sais bien.

Et maintenant quelques nouvelles. L’exposition a été prolongée jusqu’au 15 septembre. La foule se presse toujours devant le tableau de M. Ivon ; une belle page, une vraie bataille ! Le Gouvernement, content de con peintre, heureux de sa victoire, a commandé deux autres tableaux, l’Attaque de la courtine et la Défense de la gorge de Malakoff.

À l’École des beaux-arts a eu lieu, mercredi, jeudi et vendredi, l’exposition des prix de sculpture dont le sujet était Ulysse blessé par un sanglier. Je n’ai point vu les ouvrages des exposants, et ce n’est point à moi d’ailleurs de les juger. J’aime mieux vous parler un peu des théâtres et des pièces nouvelles.

L’Odéon ouvrira le 10. On donnera une pièce de Schiller, Intrigue et Amour, sous le titre de Louise Miller, traduite en vers par M. Bravard. Dans quelque temps on reprendra Macbeth, d’Émile Deschamps, et l’on montera Roméo. M. de La Rounat a aussi dans ses cartons une pièce nouvelle écrite, dit-on, par un ancien préfet, sous le titre assez piquant : Un Ménage du grand monde.

À l’Ambigu, on répète les Viveurs de Paris, tirés du roman de M. Xavier de Montépin, roman curieux, original, amusant, ma foi ! Si les scènes sont bien découpées, si sur le théâtre, comme dans le livre, les personnages sont légers, spirituels, audacieux, le succès est certain. Tout Paris ira voir ces chers Viveurs ; c’est mademoiselle Page qui jouera dans la pièce le rôle de la comtesse Berthe.

On sait déjà que le Théâtre-Français a reçu une pièce de M. Camille Doucet, une autre de M. Scribe, qu’il y a eu à propos de cette dernière un petit incident. C’est chose trop vieille et je ne veux pas en parler. M. Victor Sejour travaille avec énergie à un drame dont le titre étrange promet beaucoup. La pièce s’appellera les Amours impies. Y aura-t-il encore des coupes de poison, des lames de Tolède, des effets de navire ? Je serais heureux que l’auteur du Fils de la nuit s’écartât un moment du genre mélodramatique, pour entrer dans la vie réelle, et taillât une pièce sérieuse sur un bon patron. À ces mélodrames qui m’épouvantent et m’ennuient, je préférerai toujours une chose simple et touchante comme la Fiammina. Elle aura du reste une sœur : M. Mario Uchard achève en ce moment une comédie en quatre actes, sous les orangers, à Cannes, en Italie. Mademoiselle Madeleine Brohan ne jouera pas dans cette pièce, m’a-t-on dit. On prétend du reste, qu’à toute force elle veut retourner là-bas à Saint-Pétersbourg, où ces dames de France sont fort applaudies comme actrices, très recherchées comme femmes. Mademoiselle Fix veut, dit-on, s’enrôler aussi. Qui donc attachera les ailes de ces anges ?

L’amiral Byng, tel est le titre d’un drame de M. Paul Foucher, qu’on jouera