Page:Le Présent, année 1, tome 1, numéros 1 à 11, juillet à septembre 1857.djvu/431

Cette page n’a pas encore été corrigée
423
CRITIQUE.

du prélat en criant : « Hé dea ! les passereaux et les oisillons du ciel sont éveillés pour louer et bénir Dieu, et monsieurnostre évesque dort encore. » Sur quoi monsieur, se réveillant en sursaut, lui dit en colère : « Coquin ! va tuer tes poux ! » — « Monsieur ! monsieur ! repartit le pauvre moine, gardez que les poux ou les vers ne vous mangent vous-même : j’ai jà tué et fait mourir les miens, car les pauvres les tuent pendant leur vie ; mais ils mangent souvent les riches en leur mort. Lisez les Machabées, Josèphe et les Actes des Apôtres, vous trouverez que les rois Antiochus, Hérode et Agrippa en ont été mangez. »

Le moine de Froidmont ne mourut qu’en 1227. Ayant adressé à Geoffroy, évêque de Senlis, son ami favori, les cahiers manuscrits de l’histoire qu’il venait de composer, l’évêque en égara une partie. Est-ce par ironie ou sans malice que Loisel a écrit dans ses Mémoires : « Je croy que Vincent de Beauvais et Antonin Florentin sont en partie cause de la perte de son histoire, pour en avoir inséré la plupart dedans leurs livres, » quand précédemment il attribue cette perte à Geoffroy ?…

Antonio Watripon.